Emeraude 3

La plupart des pierres anciennes ayant une grande valeur historique viennent de Russie et surtout de l'Oural, comme le célèbre Kokovine, de 11000 carats, ainsi qu'une autre pièce de 3 362,5 carats. L'une d'elles, appelée Grande émeraude russe, accuse même 284 000 carats. Le Fonds diamantaire de la Russie possède des pierres taillées de 135,2, 154 et 245 carats. Le Zimbabwe détient des émeraudes de 1 620 et 1 160 carats. En 1956, on découvrit en Afrique du Sud une pierre pesant 4,8 kg, ce qui correspond à 24 000 carats.
À l'origine, les émeraudes venaient d'Egypte, où on les extrayait de gisements appelés Mines de Cléopâtre, qui s'étendaient au sud de Kouseïr, non loin de la mer Rouge. Les outils dégagés par les archéologues indiquent que ces sites étaient déjà exploités à l'époque de la dynastie des pharaons Sésostris, vers 1650 av. J.-C. Les Grecs, les Romains et les Turcs reprirent successivement l'exploitation, puis ces mines tombèrent en désuétude et ne furent redécouvertes qu'au XIXe siècle.
L'Egypte produit des émeraudes venant des gisements du djebel Zab ara et du djebel Sikait. Les gemmes se trouvent ici dans un micaschiste d'où furent probablement extraites les émeraudes romaines sous le règne de Néron. Les plus belles d'entre elles font aujourd'hui partie du trésor des sultans de Turquie et sont exposées au palais de Topkapi, à Istanbul.
En Afrique, on extrait des émeraudes dans plusieurs pays. En Zambie, les gisements de Miku (districts de Kitwe et de Sandawana), connus depuis 1931, produisent des gemmes de grande valeur, au contact entre des pegmatites et des roches ultrabasiques. Au Zimbabwe, les émeraudes de la zone de contact entre des pegmatites et des schistes à chloérite-trémolite sont exploitées dans les environs des Novello Claims, près de Fort Victoria, Shikwande, Mayfield Farm, où leur sont associés lépidolite, pétalite et spodumène.
Ces gisements s'étendent jusqu'en Afrique du Sud, dans les environs de Leysdorp, Mustarde et Gravelotte. La Tanzanie (Lake Manyara) et le Mozambique (Alto Ligonha, Morrho, Melata) possèdent aussi des gisements assez riches, les sites du Ghana et du Nigeria étant, quant à eux, de moindre importance. Parmi les gisements d'émeraudes les plus anciens et les plus productifs, il faut citer ceux de Colombie.
Ce furent les Européens, notamment les Espagnols, qui les découvrirent, au XVIe siècle. Les sites les plus connus sont ceux de Mus, où les Incas avaient sans doute commencé l'extraction bien avant l'arrivée des Espagnols.
D'autres gisements, comme ceux de Hivor-Somandoko, Cosques, Pena Blanca, entre autres, furent exploités beaucoup plus tard. Dans cette région, on connaît actuellement plus de 200 sites. On y trouve des cristaux de grande valeur atteignant 3 cm, associés à de la calcite, des feldspaths, de la pyrite et d'autres minéraux, dans des fentes hydrothermales au contact entre des dolomites et des intrusions.
En 1966, on découvrit dans cette région un cristal de 6,6 x 3,1 cm. Ce site produit également certaines émeraudes appelées trapiches. Le Brésil possède des gisements dans les États de Bahia, Minas Gerais, Goiás et Espirito Santo, d'où l'on extrait des pierres qui ressemblent beaucoup aux pierres colombiennes.

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