La teinture artificielle de l'agate
se pratique depuis l'Antiquité.
Ce procédé, très répandu au
Moyen Âge, est encore très courant
de nos jours, surtout avec
les agates brésiliennes. Toutefois,
seules les pierres provenant
de certains gisements, appelées
agates tendres à cause
de leur porosité, peuvent subir
un tel traitement. Méthodes de coloration :
rouge : par l'action du nitrate
de fer, avant de chauffer la
pierre.
Jaune : par l'action d'oxyde de
fer, d'HCI, en chauffant légèrement
la pierre.
Noir : par l'action d'une solution
de sucre, la pierre étant
ensuite plongée dans le H2S04.
qui est porté à ébullition.
Vert : par l'action de sels de
chrome, avant de chauffer la
pierre à haute température
jusqu'à ce qu'apparaisse la
couleur verte.
Bleu : par l'action de ferrocyanure
de potassium, porté ensuite
à ébullition.
Compte tenu des inclusions
qu'elle contient, l'agate est
moins dure que la calcédoine
et sa densité varie entre 2,5 et
2,65.
Dans la nature, on rencontre
l'agate dans diverses roches
volcaniques (mélaphyre, basalte,
rhyolite, rhyodacite et porphyre),
ainsi que dans les croûtes d'altération.
Elle forme
des remplissages de cavités en
forme d'amandes et de fentes
dans les roches, puis elle est
concentrée dans les placers
sous l'effet de l'érosion, en prenant
la forme de galets de 5 à
15 cm en moyenne, certains
pouvant atteindre jusqu'à 1 m.
L'agate tire son nom de
l'Achates, une rivière sicilienne
aujourd'hui appelée Dirillo. Les
objets trouvés dans le cadre de
fouilles archéologiques ont
montré que l'homme travaille
l'agate depuis 8 000 ans et que
les Scythes la connaissaient.
Théophraste (376-287 av. J.-C.) lui donna son nom. L'agate
jouissait d'un grand prestige
dans la Grèce antique et à
Rome, où les joailliers savaient
déjà la colorer en fonction des
besoins. Même si les Chinois
étaient passés maîtres dans cet
art, Pline l'Ancien relate que les
Arabes n'ignoraient pas cette technique et qu'ils coloraient
les agates avec du miel.
Le
monde antique utilisait cette
pierre pour fabriquer divers petits
objets décoratifs, vases, gobelets,
assiettes, et repose-couteaux,
petites boîtes, cassettes,
sceaux, chevalières et broches.
Les artistes de l'Antiquité
taillaient l'agate en relief, comme
le célèbre camée d'Auguste
conservé à Vienne, le portrait
d'Alexandre le Grand qui se
trouve dans les collections de
la Bibliothèque nationale, à Paris,
ou le camée Farnèse exposé
au musée de Naples.
Certains
peuples lui accordaient
une valeur de talisman doté de
pouvoirs magiques. Ainsi,
l'agate aurait protégé contre
l'effet des poisons, augmenté
l'acuité visuelle et éloigné les
orages, ouragans et autres catastrophes
naturelles.
Hannibal possédait déjà une
importante collection de camées
et d'agates polies qu'il
avait rapportés de Rome après
sa victoire en 216 avant J.-C
et qu'il conserva jusqu'à sa défaite.
Cette collection retourna
ensuite à Rome, où elle fut
considérablement enrichie au
fur et à mesure des conquêtes romaines.
Au Moyen Âge, l'agate
était un minéral très prisé,
surtout en Europe centrale. On
l'exploitait de façon intensive
dans les contreforts des mont
des Géants, dans l'actuelle
Tchéquie, puis elle fut travaillée
et polie à Prague et à
Turvov. Au XVe siècle, il existait
également un grand centre
d'extraction à Idar-Oberstein,
en Allemagne, où la tradition
perdure jusqu'à nos jours.
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