La pierre bleu sombre que l'on extrait ici est considérée comme la plus belle. On y extrait, çà et là, des blocs pouvant atteindre 110 kg. Les cristaux (jusqu'à 5 cm) sont extrêmement rares. On suppose que, dès l'Antiquité, les peuples de l'Inde, les Chinois, Égyptiens et Perses exploitaient ces gisements et qu'ils étaient également connus en Russie. Au Cachemire, on extrait de la lazurite bleu sombre à Goulabgarsh, et à Bhandra, dans le Madhya Pradesh, état du centre de l'Inde, une pierre bleu clair. Il existe aussi quelques sites au Pakistan et en Birmanie.
Les seconds gisements de lapis-lazuli par leur richesse se trouvent aux confins de la Russie et du Tadjikistan. En 1851, on découvrait d'autres sites près du lac Baïkal où l'on en compte une dizaine, dont les principaux sont ceux de Slioudianka (sur 25 km le long de la rivière du même nom) et Malaïa Biistraïa, où le lapis-lazuli est extrait depuis le siècle dernier. Des pierres de cette région ont été utilisées pour réaliser les colonnes de la cathédrale Saint-Isaac à Saint-Pétersbourg. Dans cette même ville, le musée de l'Ermitage conserve d'innombrables bijoux exécutés en lazurite du Baïkal.
Cette dernière est associée à des complexes de roches métamorphiques archéens composés de marbres dolomitiques, renfermant par endroits des pegmatites granitiques.
Le gisement de Malaïa Biistraïa est de loin le plus productif. On y trouve parfois des blocs de lapis-lazuli pouvant atteindre 60 kg.
En 1930, on découvrait d'autres gisements, sur le site de Liaschouardinsk au Tadjikistan, dans la partie occidentale du Pamir.
La lazurite est également associée à des séries métamorphiques de l'Archéen (gneiss, marbre, amphibolite) et à des marbres dolomitiques. Les pierres de cette région possèdent les mêmes propriétés que celles d'Afghanistan, mais on trouve ici des amas d'environ 5 cm; de plus, cette lazurite contient moins de pyrite que les pierres afghanes.
Il existe quelques gisements intéressants au Chili, qui peut également revendiquer une longue tradition de l'extraction du lapis-lazuli. Le lapis-lazuli chilien est plus clair, il tire parfois vers le bleu-vert. On le trouve dans les provinces de Coquimbo et d'Aconcagua, à une altitude supérieure à 3 000 m qui ne permet l'extraction que pendant la période estivale.
Le site de Caren, près de la ville d'Ovalle, est le plus riche. On trouve aussi quelques gisements de moindre envergure aux États-Unis. Dans le comté de Cannison, au Colorado, on extrait un lapis-lazuli imprégné de pyrite de marbres traversés par des
diorites. Cette pierre est bleu sombre tacheté de blanc.
En Californie, on extrait de quelques petits gisements du lapis-lazuli bleu clair et bleu-gris dans le comté de San Bernardino. Au Wyoming, près de Green River, la lazurite forme des granules dans des roches sédimentaires salifères. On trouve aussi du lapis-lazuli au Canada, dans la région de Nappon et sur l'île de Baffin. D'autres petits gisements sont exploités en Afrique du Sud (Apington), en Angola (Lobito) et au Rwanda (Pegmatite Buranda). En Europe, on exploite la lazurite en Italie.
• Techniques de taille : cabochons, tablettes, petites tailles en relief, divers objets décoratifs et utilitaires • Utilisation : fabrication de bijoux et objets de fantaisie, pierre de collection • Confusions possibles : sodalite, haüyne et lazulite • Critères de distinction : dureté, densité, caractéristiques optiques • Imitations : jaspe teinté ("lazurite allemande ou suisse"), spinelle synthétique avec des traces de cobalt, lazurite synthétique de Gilson.
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