Ambre 2
L'ambre a toujours été extrait dans cette frange côtière qui s'étire sur 2 000 km et pénètre jusqu'à 500 km à l'intérieur des terres. On y a découvert des nodules pesant jusqu'à 10 kg, dont les coloris variés présentent près de 200 nuances différentes qui vont du jaune au brun-rouge. Jadis, on préférait même l'ambre rouge à l'or, et Pline relate que les Romains savaient le teindre.
Cet ambre de la Baltique servait à fabriquer toutes sortes d'objets décoratifs et de merveilleuses œuvres d'art, comme le célèbre salon d'ambre, réalisé en Prusse entre 1701 et 1709, qui fut offert au tsar Pierre Ier en 1716. En 1755, ce chef-d'œuvre fut transféré à Tzarkopié Selo, l'ancienne résidence des tsars (l'actuelle Pouchkine, près de Saint-Pétersbourg}, et prit place dans l'un des salons du palais de la tsarine Catherine.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette pièce unique fut transportée à Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad), mais, comme on ignore le sort qui lui fut réservé, on la considère comme disparue.
En Allemagne, on extrait l'ambre près de Bitterfeld et d'Itzehoe, dans l'archipel de la Frise septentrionale, ainsi que sur les îles d'Usedom et de Rügen.
Au Danemark, on le trouve près de Friedrikshaven et de Nyborg, en Suède dans les environs de Triberg et sur l'île d'Ôland. En Pologne, on l'extrait dans les environs de Braniew, sur la presqu'île de Hel et près de Slupsk, tandis qu'en Russie il est exploité autour de Kaliningrad et dans d'autres sites.
La péninsule d'Arabie renferme de l'ambre datant du crétacé.
En Birmanie, on trouve des variétés jaune vineux, rouges, et un ambre rare coloré en vert ou en bleu qui s'est formé entre l'Éocène et l'Oligocène. Il est présent en Chine dans les environs de Moukden, au Liban ainsi qu'en Syrie. Parmi les autres pays producteurs, on peut citer le Japon (Kudzi), la Thaïlande, le Vietnam et la Malaisie.
Certains gisements du continent américain, comme ceux du lac Cedar dans la province canadienne du Saskatchewan, datent du crétacé. La présence d'ambre est attestée aux États-Unis dans les États du Maryland, de Washington et en Alaska, où il est appelé ambre de l'Arctique. L'ambre collecté dans le Chiapas, au Mexique, s'est formé entre l'Éocène et l'Oligocène.
L'ambre de Saint-Domingue, que l'on extrait à Polo Quemado, est célèbre pour sa couleur bleue. Par ailleurs, on en trouve aussi en Argentine (Patagonie) et au Groenland.
Plusieurs variétés d'ambre sont extraites en Nouvelle-Zélande, aux îles Fidji, dans les Nouvelles-Hébrides et sur plusieurs archipels d'Océanie ainsi qu'en Australie. L'une d'elles, que l'on qualifie d'ambre "immature", présente une luminescence blanche quand on l'expose aux rayons UV. Elle s'est formée dans les régions tropicales à partir de résines d'arbres de la famille des Leguminoseae et Dipterocarpaceae. On assiste encore à sa genèse en Tanzanie, au Mozambique et à Madagascar.
L'ambre est aussi présent sur le continent africain, en Afrique du Sud et sur la côte atlantique, en Guinée, où l'on trouve parfois des nodules de 5 kg, à Zanzibar, en Sierra Leone, au Gabon, en Angola, au Soudan, au Zaïre et au Nigeria.
Il existe aussi de véritables gisements à Madagascar.
La Russie produit des ambres rouge orangé à Oussourisk, en Sibérie, et d'autres variant entre le noir et le gris fumé sur la presqu'île de Tchoukotska. On en trouve également en Ukraine (Klesovsk), en Arménie et en Azerbaïdjan.
Loin des côtes de la Baltique, il existe en Europe quelques sites en Hongrie et en Roumanie, à Telega, près de Cimpino, et à Buzau, où l'on exploite notamment la variété appelée roumainite, un ambre rouge sombre datant de l'Oligocène.
Une variété jaune cire connue localement sous le nom de walchowite est extraite près de Stadlov, en Tchéquie. En Espagne, on trouve en Asturie des ambres rouges, alors qu'en Sicile, certains rappellent la couleur du rubis et d'autres sont verts, parfois pourpres. D'autres sites sont connus en Autriche (Calbitz) et en Angleterre (Norfolk).
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