Les formes des cristaux sont importantes autant
pour leur identification que pour leur
façonnage.
Les gemmes qui présentent dans la nature
des faces plus ou moins planes en accord avec
les formes définies par les lois de symétrie de
leur structure interne s'appellent des cristaux.
Le développement complet de leurs faces nécessite
l'existence d'espace libre, mais généralement,
les cristaux sont associés à d'autres, dans
les roches ou les agrégats cristallins, et, tout en
gardant leur structure interne, ils présentent
souvent des contours irréguliers.
Des pierres
précieuses sans structure cristallisée, c'est-à-dire
amorphes, existent aussi, mais elles sont
rares. L'opale est un exemple typique. Des cristaux bien développés apparaissent
souvent sous forme d'associations, d'agrégats,
dans des cavités appelées druses ou géodes, en
forme d'amande, fréquentes dans les filons métallifères,
dans les pegmatites ou dans les sédiments
argileux.
Les cristaux peuvent présenter une grande
variété de formes. C'est ce que l'on appelle
l'habitus.
On distingue ainsi :
a) des cristaux isométriques (équidimensionnels)
offrant un développement identique dans
toutes les directions.
Ce groupe comprend diamant,
grenats, pyrite, fluorite;
b) des cristaux allongés dans une seule direction:
prismes allongés de quartz, tourmaline ou
zircon, par exemple;
c) des cristaux allongés selon deux directions:
formes tabulaires, comme la barite, ou en feuillets,
comme la lépidolite.
Des formes de transition entre ces morphologies
extrémes (a et b) sont représentées, par
exemple, par les tonnelets d'anatase et ceux de
corindon. Il existe d'autres caractéristiques morphologiques
des cristaux, notamment des associations
symétriques appelées macles.
Constituées
par deux ou plusieurs individus (macles polysynthétiques),
elles sont souvent appréciées à
l'état naturel comme ornement (orthose, cassitérite,
staurotide).
En dehors des monocristaux bien développés,
le lapidaire utilise aussi fréquemment des agrégats
cristallins. Il s'agit souvent d'agrégats granuleux
à grains de dimensions variables, pouvant
aller de gros jusqu'à fins (par exemple pour
différents types de carbonates). Les agrégats
dont le grain n'est pas visible à l'oeil nu sont dits
compacts (howlite, variscite, anhydrite).
D'autres
peuvent étre aciculaires ou fibreux, et arrangés
de façon parallèle, radiée, irrégulière ou en étoile.
Les agrégats en feuillets, comme ceux que
forment la muscovite ou la lépidolite, sont peu
utilisés par les lapidaires. Certains agrégats présentent
une texture recherchée, comme les
textures oolitiques des quartz hématoïdes, ou
bien les agrégats dendritiques de divers oxydes
de manganèse, formes étranges pouvant étre incluses dans différents minéraux tels le quartz,
l'opale, la calcédoine, ou isolés dans des fentes
de minéraux ou de roches et qui trouvent des
utilisations variées.
Des encroûtements ou des
agrégats botryoïdaux ou concrétionnés sont également
très fréquents (aragonite, opale, calcédoine,
et minéraux de la zone d'oxydation comme
la malachite ou la pseudomalachite).
La cristallisation des minéraux ne se fait pas
toujours de façon parfaite. Parmi les défauts de
structure fréquents, certains sont liés à la
structure interne, les inclusions fluides ("givres")
ou solides, notamment, ou encore les lacunes
de croissance, et d'autres à la structure
externe, comme le développement inégal des
faces ou les traces d'accroissement.
Des zones
de croissance successives, par exemple, peuvent
être bien visibles du fait d'un relief interne
ou d'une coloration différente, et évoquer
des traces de cristaux fantômes. Les inclusions
cristallines sont extrêmement fréquentes.
Souvent
aciculaires, elles sont en général très appréciées,
comme les aiguilles de sagénite (rutile)
dans le quartz-cheveux de Vénus. Que les
gemmes soient employées à l'état naturel ou
polies, toutes ces particularités sont prises
en compte lors de leur utilisation ou de leur
façonnage.
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